Arts, Media and Popular Culture
Le « tiers-espace » de Léonora Miano romancière afropéenne
L’africanité inexpugnable des populations noires vivant sur différents continents a nourri depuis le XIXe siècle le militantisme des partisans les plus résolus du « retour » à la mère-patrie des enfants d’Afrique, dépossédés selon eux par les Blancs de leur identité fondamentale. De part et d’autre de l’Atlantique, des artistes noirs ont parallèlement et à leur façon interprété l’intuition partagée d’un patrimoine et d’une sensibilité artistiques communs des peuples « afro-descendants ». Depuis quelques années, ils sont rejoints dans cette relecture des cultures noires par les études diasporiques qui trouvent un écho grandissant dans les universités anglo-saxonnes. Les théories stimulantes autour de « l’Atlantique noir » permettent de réévaluer les interfaces culturelles multiples rassemblant les populations noires des trois continents. Cet article se propose d’étudier à cette lumière l’œuvre de la romancière franco-camerounaise Léonora Miano, d’éclairer les sources d’inspirations, issues avant tout des espaces américain et caribéen. En les interprétant au prisme de son éducation africaine et de son statut d’« afropéenne », la jeune romancière illustre les complexités des identités noires contemporaines, ancrées dans un « tiers-espace », ni africain, ni américain, ni européen.
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